Un chiffre un peu plus important dans un pays comme la France. De 2000 a 2005, les forets et prairies d’Europe ont ainsi pu stocker plus de 300 millions de tonnes de carbone par an, ce qui correspond a 19% des émissions de CO2 liées aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Essentiellement à cause du méthane émis par les ruminants à l’issue de leur digestion et de l’azote des engrais.
Le méthane est ainsi un puissant gaz à effet de serre : jusqu’à 30 fois plus que le CO2. Les vaches et autres ruminants broutant à l’air libre, l’herbe à la Plaine des Cafres, et renvoyant l’image bucolique d’un élevage soucieux de fournir une viande de qualité au consommateur, produisent davantage de méthane que celles qui digèrent des farines industrielles, selon un expert du Groupe intergouvernemental sur le changement climatique (GIEC).
Les conséquences du changement climatique sur la production agricole elle-même pèseront sur les arbitrages à venir. Dans les zones tempérées, une hausse de la température de 1 à 2°C peut se traduire par une augmentation de la production pour le blé ou le maïs, sous réserve que l’eau ne manque pas.
Mais pour les pays du Sud, le premier degré de réchauffement est tout de suite négatif, avec un impact sur la pluviométrie. En France, un réchauffement limité permettrait de faire pousser des tournesols dans le Nord, mais pour la vigne se pose la question des terroirs si Reims a la température de Perpignan ou si le Côte du Rhône doit être produit en Champagne.
Par conséquent, on peut prévoir des rendements plus élevés et de nouvelles cultures. Ceci est valable aussi bien pour les céréales que le maraîchage ou la vigne. Par exemple, une augmentation de la température de 1.5°C d’ici 2050 en Grande Bretagne, sans variation des précipitations, serait l’équivalent d’une diminution de l’altitude approximative de 200m. Cela correspondrait aussi à un décalage vers le sud des latitudes de 200 à 300 kilomètres. Une telle augmentation de la température permettrait une culture répandue du maïs dans le sud de l’Angleterre.
Cependant, dans d’autres régions, une élévation de la température ne sera peut-être pas aussi bénéfique. En effet, une hausse de la température causera aussi une prolifération des parasites, qui ne seront pas tués pendant l’hiver (phénomène du Winterkill) et qui pourront alors accomplir davantage de cycles reproductifs.
Une hausse de la température va non seulement affecter les grandes cultures, mais aussi l’élevage. Celui-ci pourrait connaître des difficultés dans les régions les plus chaudes. En revanche, le réchauffement de la période froide, dans les régions les plus fraîches, pourrait réduire les besoins en alimentation du bétail, réduire sa mortalité et ses besoins en énergie.
Dans le but de protéger les réserves de nourriture mondiales, les scientifiques cherchent à développer de nouvelles sortes de récoltes capables de supporter les inondations, les sécheresses et autres conditions météorologiques extrêmes provoquées par le réchauffement climatique.
Selon un rapport de l’International Rice Research Institute, une augmentation de la température de 2 à 3 degrés Celsius menacerait de 20 à 250 millions de personnes de famine chaque année.