Le président de la Transition Andry Rajoelina n’a pas obtenu le soutien escompté de la part de la communauté internationale. Son calendrier électoral n’a pas été retenu par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon.
L’
opération de lobbying menée récemment par le président de la Transition Andry Rajoelina auprès des Nations unies n’a pas eu l’effet escompté. Contrairement à son souhait, l’ONU a confirmé la décision de la Cenit - Commission électorale nationale indépendante pour la transition - de reporter l’élection présidentielle et les législatives au 24 juillet prochain et de maintenir l’ordre des deux scrutins.
Un cinglant désaveu pour le patron de la Hat - Haute autorité de la transition - qui voulait à tout prix faire élire les députés avant le président de la République, et ce, à la date du 8 mai prochain.
« Il sera important de respecter le calendrier adopté par la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) », insiste le secrétaire général des Nations unies dans une interview publiée par Jeune Afrique mise en ligne le 12 février.
« Il est également essentiel que la Feuille de route 2011, destinée à mettre fin à la crise, en particulier les dispositions relatives aux mesures de confiance, soit pleinement mise en œuvre », poursuit Ban Ki-Moon, quelques semaines après sa rencontre avec Andry Rajoelina à New York.
A son retour à Madagascar, l’homme fort de la transition avait pourtant fustigé que l’ONU n’avait pas donné son aval à la décision de la Cenit de retarder la présidentielle et la députation sans toucher à l’ordre des scrutins.
« À partir du moment où le PNUD a apposé sa signature au document (établi à l’issue du conclave officialisant le nouveau calendrier électoral), le secrétariat général de l’ONU était au courant », rétorque Fatma Samoura, représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et coordinatrice des Systèmes des Nations unies à Madagascar.
Au-delà de la polémique sur la sphère diplomatique, les
préparatifs des élections vont bon train sur le terrain. Pour sa part, Norbert Lala Ratsirahonana, conseiller spécial de Andry Rajoelina aurait promis de «
faire le nécessaire » afin de faire cesser ce débat stérile autour de l’inversion de l’ordre des scrutins et/ou le report des consultations populaires.
« Le président de la Transition avait émis un souhait et avait évoqué le risque de troubles avec ce nouveau calendrier (…) Le SG de l’ONU n’avait pas dit qu’il est contre l’inversion des élections. Il avait indiqué la nécessité de la poursuite des consultations entre les Malgaches. Mais comme la décision a été prise, ce n’est plus la peine d’y revenir », tranche-t-il, assurant que « nous ne ferons pas obstacle au processus et ne prendrons aucune initiative pour faire capoter les élections. »