Jacques de Chateauvieux est décidé à accélérer dans l’industrie du thon. L’homme d’affaires, ancien président du conseil de surveillance d’AXA et toujours président du Groupe Bourbon, fait monter en puissance l’armement réunionnais Sapmer, dont il est propriétaire.
Traditionnellement actif dans la pêche à la légine et aux langoustes entières, Sapmer commence à se constituer une flotte de pêche au thon. Elle est aujourd’hui composée de 2 bâtiments de 90 mètres de long, le dernier en date ayant été réceptionné le 15 mai au Vietnam. Il a été construit par la plate-forme asiatique du groupe breton Piriou . Un troisième sera livré en octobre.
« Nous estimons qu’il nous faudrait disposer de 8 à 10 thoniers », explique Jacques de Chateauvieux. Entre ses trois bateaux et son usine de transformation installée à La Réunion, Sapmer aura investi 90 millions d’euros depuis moins de trois ans dans cette filière où il était peu présent. Quelque 5 millions d’euros ont été levés par l’introduction en Bourse de Sapmer sur Alternext, 75 millions d’euros ont été financés par emprunt et le reste sur fonds propres.
« Notre choix technologique a de l’avenir et bouscule les habitudes », affirme Yannick Lauri, le directeur général de Sapmer. Contrairement aux méthodes pratiquées par les autres armateurs, les thons pêchés -variétés albacore et li stao qui ne sont pas sur la liste des espèces menacées -sont congelés à bord à - 40°, puis découpés toujours congelés dans l’usine« pour éviter toute rupture de la chaîne du froid et assurer une parfaite traçabilité », continue Yannick Lauri.
« La volonté d’interdiction de la pêche au thon rouge va favoriser nos activités, les Japonais vont de plus en plus s’intéresser à nos produits », avance encore le directeur général, qui vient d’obtenir le label Pêche responsable. Grâce au thon, son objectif est donc, d’ici à 2012-2013, de doubler le chiffre d’affaires de son entreprise, établi l’an dernier à 33 millions d’euros pour un résultat net de 1,2 million d’euros.
« La demande étant très importante, il nous faudra renforcer nos moyens de transformation », confirme Jacques de Chateauvieux. Il évoque la création à moye n terme d’autres usines de découpe du thon pour compléter l’outil actuel. Le Vietnam semble un intéressant point de chute pour l’armateur dont les ventes se font partout dans le monde, en Asie, mais également aux Etats-Unis. Sapmer y discute actuellement avec une importante chaîne de restauration pour approvisionner en découpes de thons congelés ses 800 implantations.
Jacques de Chateauvieux accélère dans l’industrie du thon L’armateur Sapmer, qui appartient à l’homme d’affaires, vient de réceptionner un second thonier senneur et en attend un troisième. Il affiche son intention de développer une importante flotte pour répondre à ses ambitions.
(Source:Lesechos.fr)