Quotidiennement, des milliers de Réunionnais doivent faire face à des conditions de vie extrêmement difficiles. Le nombre de logements considérés comme insalubres est en nette augmentation. Inondations perpétuelles, poubelles à ciel ouvert, fils électriques à découvert... Certaines familles vivent dans leur case un véritable calvaire.
Avant la visite du ministre du Logement Benoist Apparu à la Réunion les 26 et 27 juillet prochains, le Mouvement Citoyen pour l’Emploi et le Logement (MCPE) tire la sonnette d’alarme sur le mal-logement à la Réunion.
Plus de 23 000 personnes en attente d’un logement décent et les habitations insalubres sont toujours plus nombreuses, les chiffres donnés par l’Association sont criants de vérité. L’an dernier, la fondation l’Abbé Pierre a estimé ces résidences délabrées à 11% de l’ensemble du parc de logements. Les enfants âgés de 0 à 12 ans, soit entre 20 et 25 000 sur l’île, sont les premiers exposés aux risques liés à cette situation dramatique.
Pour Eliane, Marie-Sabine et Marie-Coretzia, toutes trois habitantes du quartier de la Grande Fontaine à Saint-Paul, le mal-logement est une réalité. Dès qu’il pleut, Eliane Barante, 84 ans, doit dormir dans son fauteuil s’abritant sous une simple bâche. Sa chambre est systématiquement inondée. L’humidité à l’intérieur de sa maison provoque des courts-circuits et fait éclater les ampoules. Une situation très périlleuse qu’elle vit depuis près de 40 ans.
Quelques mètres plus loin, dans une case à moitié construite, vit Marie-Coretzia Dubaril. Cette mère de deux enfants en bas âge doit supporter la présence de rats dans sa maison. De plus, par manque de moyens financiers, des travaux de rénovation ont été stoppés à mi-parcours. Résultat : des fers à béton apparents, des toilettes quasiment à ciel ouvert...
Aucun ramassage de poubelles n’est assuré pour cette case située au bout d’un chemin de terre. Les déchets sont donc jetés par terre à proximité de la case. Marie-Coretzia craint pour la sécurité de sa petite fille de 5 ans qui joue près de l’endroit où les ordures sont déposées et risque à tout moment de se blesser sur les éléments restants des travaux. Même situation dramatique chez Marie-Sabine l’une de ses voisines. Lorsqu’il pleut, cette mère doit dormir dans le même lit que ses 4 fils pour éviter d’être trempée.
Désemparées, fatiguées par ces difficultés, ces Saint-Pauloises n’ont pas l’argent pour procéder aux rénovations nécessaires. Selon elles, la municipalité est au courant de leur situation mais la liste des personnes en attente d’un logement social est déjà si longue qu’elles ne font absolument pas partie des prioritaires.