Dans le cadre de l’affaire de tricherie au baccalauréat scientifique 2011, trois suspects vont être entendus par un juge d’instruction aujourd’hui, après avoir passé la nuit au palais de justice de Paris. La troisième personne arrêtée hier serait "le cerveau" de la fuite. Pour rappel, l’exercice 1 de l’épreuve de mathématiques a été photographié et mis en ligne sur le forum du site jeuxvideo.com. Les enquêteurs cherchent actuellement à remonter jusqu’à la personne qui a permis l’accès libre à cet énoncé.
Grâce à l’adresse IP identifiée sur le forum du site jeuxvideo.com, les policiers ont pu interpellé deux frères dès jeudi dernier. Un troisième jeune homme s’est lui même rendu au commissariat jeudi soir et a été placé en garde à vue. Le procureur général adjoint au parquet de Paris a expliqué que celui-ci avait croisé devant son lycée parisien un jeune homme se vantant d’avoir l’énoncé de l’épreuve de mathématiques du lendemain. Il avait alors photographié via son portable l’exercice de probabilité, avant de l’envoyer aux deux frères qui l’ont mis en ligne.
La garde à vue des trois suspects a été prolongée jusqu’à ce samedi. Ils devraient tous les trois être présentés à un juge d’instruction au cours de la journée. Une enquête pour "fraudes aux examens, vol, recel, et violation de secrets" devrait également être ouverte.
Selon une jeune fille se présentant comme l’amie de "Chaldeen" s’exprimant sur Europe 1 qui a mis en ligne le sujet, tout serait parti d’un employé de l’imprimerie nationale, chargée des sujets du baccalauréat. Lors de sa pause déjeuner, celui-ci aurait fait rentrer un ami à lui "pour lui montrer les sujets du bac de maths". Son ami aurait alors photographié la première chose qu’il pouvait prendre.
Suite à cette tricherie avérée, le barême de l’épreuve de mathématiques a été modifié. L’exercice mis en cause est désormais exclu de la notation finale. Mais cette décision soulève une vague de protestations du côté des élèves et des parents. Une pétition demandant au ministre de l’Education Luc Chatel de revenir sur sa décision circule et a déjà recueillie près de 15 000 signatures. Des recours en justice ont également été déposés par de nombreux parents. Les associations craignent que l’accumulation de ces dépôts n’entraîne une annulation pure et simple du bac dans toute la France.