Le Président de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles, Frédéric Vienne, revient sur le conflit qui oppose les planteurs du Nord et les industriels.
Quel point faites-vous à ce stade du conflit ?
Frédéric Vienne : En ce qui concerne les pertes, on ne peut pas les chiffrer car nous avons demandé à ce que soient nommés deux experts pour justement évaluer les pertes qu’on a pu subir depuis l’utilisation des fameuses sondes ( sondes broyeuses utilisées par le Centre Technique Interprofessionnel de la Canne à Sucre). Cette demande ne nous a pas été accordée. Donc, pour l’instant, on poursuit notre mouvement.
Nous contestons l’échantillonnage qui n’est plus représentatif de la livraison de l’agriculteur. En général, on prélève cinq à dix kilos du chargement du planteur. Sur ces cinq à dix kilos, la moitié n’est plus exploitable pour l’analyse de la richesse. C’est ce qu’on dénonce aujourd’hui.
Quelle serait la solution de rattrapage pour ces planteurs ? Sont-elles définitivement perdues ?
Frédéric Vienne : Oui, elles le sont. Les années précédentes seront perdues si aucune suite n’est donnée à notre action. C’est pour cela qu’on ira au bout de notre action.
Les planteurs espèrent une indemnisation de l’ordre de 4 à 5 euros la tonne. Est-ce toujours d’actualité ?
Frédéric Vienne : C’est toujours d’actualité. Il faut simplement que l’on définisse le montant de ce remboursement. On se rend compte que l’utilisation de la sonde pose problème aujourd’hui car à l’époque les résultats des essais n’étaient pas communiqués au grand public, pas même aux livreurs des différentes balances.
Résultat : aujourd’hui, les agriculteurs en ont marre. Ils ont fait leurs propres essais. C’est pour cela qu’on a renversé les échantillons par terre, pour constater l’état de ces échantillons.
Certaines voix s’élèvent contre la politisation de ce mouvement. Quelle est votre réaction ?
Frédéric Vienne : C’est avant tout un combat syndical. Des élections sont prévues l’année prochaine. Ce n’est pas une raison pour stopper la vie syndicale. On ne pourra pas attendre trois mois de plus pour dénoncer ces problèmes. Plus tôt, on les dénoncera, plus tôt, des solutions nous seront apportées.
Dans un communiqué diffusé ce jeudi, le Syndicat du Sucre revient sur les négociations entre planteurs et industriels :
" Une réunion a eu lieu ce matin, à la demande de la DAAF, avec une délégation emmenée par M. Vital Payet, pour évoquer les échantillonnages réalisés sur certains chargements et la présence occasionnelle de jus dans des conditions très spécifiques.
Le CTICS, les Industriels et l’Etat ont souligné que cette configuration représentait un très petit nombre de prélèvements à l’échelle de l’île et que l’échantillonnage respectait à la fois le protocole de campagne voté par l’ensemble des syndicats agricoles et la convention canne.
Le CTICS, conformément aux démarches de qualité engagées depuis sa normalisation ISO 9001, continue régulièrement à adapter le processus d’échantillonnage. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des essais ont eu lieu sur les profils de couronne de la sonde au cours du dernier mois.
Les Industriels et la DAAF ont rappelé que les questions d’adaptation du matériel relèvent de la compétence du Conseil d’Administration du CTICS, qui peut s’appuyer sur un Comité technique. "