D’ici 2050, nos océans risquent de ne plus avoir de poissons. Notre île risque de connaître la pénurie si au niveau international, des mesures de sauvegarde ne sont pas rapidement prises. Les eaux réunionnaises et françaises sont encore poissonneuses, mais les quotas actuels autorisés continuent d’appauvrir la ressource.
Des experts de l’ONU sont catégoriques : "Si les différentes estimations que nous avons reçues (...) se réalisent, alors nous sommes dans une situation où effectivement, dans 40 ans, nous n’aurons plus de poisson", a déclaré à des journalistes, Pavan Sukhdev, directeur de l’Initiative pour une économie verte du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue).
Mais, selon le rapport sur l’économie verte que le Pnue et divers experts doivent rendre public dans le courant de l’année et qui a été présenté en avant-première lundi, cette catastrophe peut être évitée si l’on taille dans les subventions aux flottes de pêche et si des zones protégées sont mises en place pour les poissons, ce qui à terme pourrait aboutir à une industrie de la pêche florissante.
La chute des réserves de poissons de la planète est un problème écologique mais aussi une question de subsistance pour un milliards de personnes, souvent originaires de pays en développement et dont le poisson constitue la seule source de protéines, selon l’ONU.
Le rapport sur l’économie verte estime que 35 millions de personnes vivent de la pêche dans le monde, que 170 millions d’emplois en dépendent de manière directe ou indirecte et qu’en tout 520 millions de personnes y sont financièrement liées.
À la Réunion, la pêche est un secteur important de notre économie. La filière se structure autour de deux axes : la pêche côtière qui fait vivre nombre de familles sur l’île. Un grand nombre de petits pêcheurs gravitent autour des côtes pour d’une part subvenir à leurs propres besoins mais aussi pour fournir en matières premières les grandes surfaces et les restaurants.
Puis il y a la pêche industrielle pour laquelle nos armateurs se rendent dans les terres antarctiques australes françaises(TAAF). Ils disposent de quotas de pêches concernant certaines espèces fragilisées comme la légine. Si ces quotas ne sont pas rapidement revus à la baisse, la surpêche devrait contribuer à la disparition progressive de la ressource dans la zone.