Un nouvel atelier sur la formation des prix des carburants à la Réunion s’est déroulé ce matin à la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCIR). La SRPP étant absente pour cette réunion axée sur les marges faites par les stations-service et les distributeurs.
Pour ce sixième atelier portant sur la fixation des prix des carburants à la Réunion, la plupart des acteurs économiques du secteur avaient fait le déplacement à la CCIR. La plupart, mais pas tous, la SRPP ( Société Réunionnaise des Produits Pétroliers) était la grande absente de cette nouvelle réunion. La présidente de l’Observatoire des Prix Marie-Christine Tizon a dirigé cet atelier, où Joël Mongin, ancien président de la FNTR, Jean-Bernard Caroupaye, actuel président de la FNTR (Fédération Nationale des Transporteurs Routiers) et Gérard Lebon, président du syndicat Réunionnais des exploitants de la station service, ont répondu présents.
Au coeur des discussions de ce nouvel atelier : les marges faites par les distributeurs et les stations-service, s’ajoutant au prix du carburant une fois importé sur l’île. Les distributeurs reconnaissent une marge de 8,85 centimes par litre de carburant, mais affirment ne pas pouvoir baisser cette marge sans être étranglés par les coûts.
Même discours du côté des gérants de stations-service. Parlant au nom du syndicat, Gérard Lebon a détaillé les marges réalisées par ces commerces. Identique pour les 148 stations de l’île, celle-ci est fixée à 10,81 centimes par litre de carburant.
Selon une moyenne réalisée par rapport aux données d’une vingtaine de stations, le coût de la masse salariale représente environ 6,46 centimes par litre de carburant et les frais de fonctionnement (location du terrain, électricité...) s’élèvent à 6,7 centimes par litre de carburant, soit un total de 13,16 centimes. Une somme supérieure à la marge autorisée. Selon Gérard Lebon, les gérants vendraient à perte, s’ils n’avaient pas la boutique pour compenser. Sur le chiffre d’affaires des stations, 70% est constitué par les carburants et 30% par l’activité de la boutique. Sans ces 30%, les stations pourraient être contraintes de fermer leurs portes.
Comment dans ces conditions faire baisser les marges ? La question de la réduction de la masse salariale a été évoquée. Entre 1500 et 1800 salariés sont employés par les stations services, dont 70% de pompistes. Mais pour le représentant de Total, hors de question de supprimer ce service, auquel les Réunionnais sont "trop attachés".
Pour Joël Mongin et Jean-Bernard Caroupaye, de nombreuses zones d’ombre demeurent sur la formation des prix. Un ultime atelier devrait être organisé dans un mois environ. Si la présidente de l’Observatoire des Prix Marie-Christine Tizon, affirme que ces ateliers ont permis davantage de transparence sur les prix des carburants, elle reconnaît que ces concertations n’auront pas forcément un impact direct sur la baisse des prix à la pompe.