Dans le box des accusés depuis hier, un jeune couple doit répondre de la mort de leur bébé, âgé de trois mois au moment des faits qui remontent au mois d’octobre 2008. Le jeune Mathis n’a pas survécu à ses blessures : il s’agit aujourd’hui de déterminer qui a tué cet enfant âgé de seulement quelques semaines au moment du drame.
Jugés devant la Cour d’Assises de la Réunion depuis hier, Ingrid et Mathieu sont accusés d’avoir violenté leur bébé, un petit garçon âgé de tout juste trois mois lorsqu’il est décédé des suites de ses blessures.
Lundi 2 avril, la journée a été marquée par le rappel des faits et les conclusions des experts psychiatriques portant la personnalité du père et de la mère du jeune Mathis. Aucun des deux parents n’accepte de reconnaître les maltraitances, sans pour autant accuser l’autre et il s’agit maintenant de déterminer la responsabilité de chacun dans cette sordide affaire. A l’issue de la présentation des expertises psychiatriques révélées devant la Cour d’Assises hier, il s’avère que le père de Mathis est décrit comme étant "immature" avec "une certaine propension à se monter violent".
Ce matin, le père du bébé a été entendu et il affirme de nouveau être innocent. A la barre, Mathieu n’a pas sourcillé et campe sur ses positions : il affirme n’avoir fait aucun mal à son enfant. Pourtant, l’enquête de la brigade criminelle présentée ce matin devant la Cour d’Assises précise que Mathieu s’est déclaré coupable juste après la mort de Mathis, avant de se rétracter. A-t’-il voulu protéger la mère de son enfant ? Ou se protéger lui-même en changeant sa version des faits ?
A la barre, le jeune homme a été clair : il affirme de nouveau être innocent. Mathieu est également revenu sur les faits insoutenables qui ont conduit à la mort de Mathis. Selon l’autopsie réalisée sur le corps du bébé, il s’avère que ce petit garçon a vécu d’atroces souffrances : lésions profondes, enfoncement de la boîte crânienne, fractures anciennes et récentes (...). Selon l’examen du corps, l’enfant était mort à l’arrivée des secours après avoir passé plusieurs heures dans le coma.
Si dans un premier temps, le père s’est accusé de la mort de son enfant, la responsabilité de la mère a très vite été mise en cause dans cette affaire. Pour ce qui est de sa personnalité, la jeune femme a été décrite comme une personne très immature. Les experts psychologiques ne parlent pas des accusés comme des adultes mais comme "de grands adolescents".
Pour les jurés, tout l’enjeu est de comprendre ce qui a pu conduire à un tel drame et qui est responsable des coups qui ont coûté la vie à Mathis le 20 octobre 2008.
La mère de Mathis a refait sa vie et elle a aujourd’hui une petite fille de 15 mois mais elle reste très traumatisée par la mort de son fils, selon son avocat. Ingrid est actuellement entendue devant la Cour d’Assises. Elle devra expliquer comment le pire est arrivé.
Pour avoir porté des coups mortels à leur propre fils, les parents de Mathis encourent une peine de trente ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu cet après midi.