Maurice Gironcel exige certaines clarifications du Parti Socialiste avant d’apporter son soutien à la socialiste à Monique Orphé. Gilbert Annette exhorte le candidat PCR à afficher son soutien.
Aucun candidat du Parti Communiste Réunionnais n’est parvenu à se maintenir au second tour des législatives. Selon un accord de principe entre le PCR et le Parti Socialiste, les candidats du PCR éliminés ont tous appelés à voter pour le candidat socialiste présent au second tour, tous sauf un : Maurice Gironcel.
Ce jeudi, dans une lettre ouverte, Maurice Gironcel évoque "l’alliance du Parti Socialiste avec Daniel Alamélou", "qui siège dans l’opposition au conseil municipal aux côtés de l’UMP". Il estime également qu’il existe "une deuxième interrogation concernant l’attitude de la Fédération socialiste lors de l’élection partielle de Sainte-Suzanne". Maurice Gironcel considère que "ces interrogations restent aujourd’hui sans réponse et nécessitent une clarification de votre part afin que nous puissions nous positionner", tout en concluant par "l’union ne se décrète pas, elle se construit dans la loyauté".
Le candidat PCR ne se positionne donc pas clairement en faveur de la candidate socialiste Monique Orphé. Suite à ce courrier, le premier secrétaire du parti socialiste pour la Fédération de la Réunion Gilbert Annette, s’est à son tour adressé à Maurice Gironcel, l’exhortant à "confirmer son appartenance à la majorité présidentielle et à l’exprimer en apportant ton soutien plein et entier à la candidate de cette majorité Monique Orphé.
Voici dans son intégralité de la lettre ouverte de Maurice Gironcel à Monique Orphé :
" Suite à notre réunion avec les militantes et militants de la 6ème circonscription, des précisions sont demandées afin de pouvoir se prononcer sur notre position pour le second tour des élections législatives.
Notre pays connait aujourd’hui des difficultés sans précédent : 153.000 demandeurs d’emploi, 60% des jeunes au chômage, toujours plus de 100.000 illettrés, la moitié de la population sous le seuil de pauvreté, cherté de la vie, manque de logements … tous ces indicateurs sont ceux de la plus grande crise jamais connue dans notre île, et cela au moment où la croissance démographique impose d’importants investissements pour accueillir un million d’habitants dans moins de 20 ans.
Les propositions que nous avons formulées pour répondre à l’urgence sociale et pour construire le développement durable, sont adaptées à la situation que connait La Réunion.
Au vu des difficultés que rencontre notre île, un projet réunionnais de développement doit s’imposer. Le message, les revendications de la population ont été très fortes en porte à porte, en réunion de quartiers : le peuple ne se
contentera plus de mesurettes.
Si l’emploi-aidé est une première réponse, les familles ne peuvent se contenter de contrats à court terme pour pouvoir se projeter dans l’avenir, la population doit pouvoir bénéficier d’emplois durables et pérennes.
La première question de nos camarades concerne votre alliance avec Daniel Alamélou qui combat aujourd’hui les forces du progrès à Sainte-Suzanne. En effet, ce dernier siège dans l’opposition au conseil municipal aux côtés de l’UMP et s’oppose systématiquement à la Majorité Municipale.
Une deuxième interrogation concerne l’attitude de la Fédération Socialiste lors de l’élection partielle de Sainte- Suzanne, et, malgré le verdict des électeurs, lors des séquences qui ont suivi — notamment à l’occasion de l’élection à la présidence du SIDELEC où des représentants des communes du PS ont voté pour Daniel Alamélou contre ma candidature, légitime en tant que Maire de Sainte Suzanne, ou encore lors de la désignation du Président du SPANC (service public d’assainissement non collectif de la CINOR ) - oЭ un socialiste a été élu à la présidence alors que la logique aurait voulu que la commune de Sainte-Suzanne garde la prОsidence - constitue pour noscamarades des manoeuvres totalement contraires à l’esprit de l’union."
Rappelons également qu’on mesure chaque jour le poids des conséquences de l’élection de Didier Robert et la responsabilité de ceux qui ont refusé l’union et offert la Région à l’UMP. Faut-il rappeler qu’entre les deux tours des régionales, la proposition d’une liste d’union Alliance-PS avait été faite par le PCR à la fédération du PS mais que celle-ci a refusé l’union malgré le risque de la victoire de l’UMP.
Cette attitude de la fédération du PS, inimaginable en France hexagonale, est encore dans les mémoires de tous les militants du PCR. Le basculement de la Région Réunion, avec le concours de la fédération socialiste, dans le camp de l’UMP, a eu des conséquences qui pПsent aujourd’hui sur la situation politique, économique et sociale de La Réunion. Toutes ces interrogations restent aujourd’hui sans réponse et nécessitent une clarification de votre part afin que nous puissions nous positionner.
L’union ne se décrète pas, elle se construit dans la loyauté."