La nuit a été longue pour les soldats du feu. Le feu parti du Maïdo mardi dernier s’est propagé vers le Sud Est. Hier soir, les remparts de Cilaos ont été touchés et la forêt domaniale des Makes est directement menacée. Principal ennemi des pompiers, le vent qui s’est levé hier et est toujours fort ce matin. Le colonel Vandebeulque a appelé tous les pompiers volontaires en renfort. Hier soir, 1300 hectares ont été parcourus par les flammes et près de 500 hectares ont été entièrement consumés. Une reconnaissance aérienne est prévue ce matin pour évaluer plus précisément l’ampleur du désastre.
La situation a basculé hier en début d’après-midi. Le bon constat établi le matin par les secours, qui laissait présager une issue positive rapide, s’est envolé avec le vent. Les différents foyers toujours actifs sur le flanc Sud-Est ont repris de plus belle, attisés par les rafales de vent. Le feu a franchi la ravine du Trou entre Saint-Leu et les Avirons. La zone touchée était particulièrement compliquée à atteindre, puisque se situant à 2000 mètres d’altitude sur un terrain très escarpé. Les 60 hommes du Groupement d’Intervention Héliporté arrivés le matin même de métropole ont été immédiatement mobilisés.
Le feu a progressé très rapidement vers le Sud-Est. A la fin de l’après-midi, la situation était extrêmement inquiétante. Le brasier a atteint les remparts de Cilaos et menacent les Makes. Ce site naturel, particulièrement riche en espèces endémiques protégées, n’a pas été la cible d’un incendie depuis 1988. Cette nuit, la forêt du Petit Bénare a subi les assauts du feu et a été en partie détruite. Encerclés par le brasier, les pompiers ont du courir vers le Tévelave. Un soldat du feu a été légèrement blessé.
Tard dans la nuit, le constat était plus qu’alarmant. Une zone de 1230 hectares avait été parcourue par les flammes et un secteur de 2000 hectares était directement menacé. Ce matin, une reconnaissance aérienne a été effectuée au dessus des sites pour évaluer la zone déjà entièrement consumée, évaluée à 500 hectares. Sept hélicoptères seront mobilisés ce vendredi pour déverser de l’eau sur le brasier. Le pire est à craindre puisque les conditions météorologiques ne sont pas favorables.